Cette étude présente une analyse des données de l’ACPM réalisée dans le but d’isoler les dossiers médico-légaux découlant du recours à l’échographie au point d’intervention.
Medico-legal risks of point-of-care ultrasound: a closed case analysis of Canadian Medical Protective Association medico-legal cases
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Contexte : En raison de sa maniabilité, de son excellent profil de sécurité et de son utilité diagnostique, l’échographie au point d’intervention est devenue un outil essentiel pour bon nombre de médecins. Même si elle est de plus en plus utilisée, les prestataires de soins doivent tenir compte des risques potentiels qui y sont associés. Nous avons analysé la base de données de L’Association canadienne de protection médicale (ACPM) afin d’isoler les dossiers médico-légaux découlant du recours à l’échographie au point d’intervention.
Méthodes : Nous avons effectué une recherche rétrospective dans la base de données de l’ACPM pour recenser les dossiers portant sur un diagnostic établi à l’aide d’une échographie au point d’intervention entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2021. Nous avons trouvé des actions civiles, des plaintes aux organismes de réglementation de la médecine (Collèges) ainsi que des plaintes intrahospitalières. Les données démographiques des personnes traitées et des médecins, la conclusion de chaque dossier, le motif des plaintes et les facteurs contributifs déterminés par l’expertise médicale ont ensuite fait l’objet d’une analyse.
Résultats : Sur les 58 626 dossiers médico-légaux classés dans la base de données de l’ACPM entre 2012 et 2021, l’échographie au point d’intervention avait été considérée comme étant un facteur contributif de l’action d’ordre médico-légal dans 15 dossiers et, dans tous les cas, le résultat avait été défavorable pour les médecins. Les motifs de plainte les plus cités comprenaient une erreur de diagnostic, une évaluation déficiente et le manquement à faire un test ou une intervention. L’analyse de ces dossiers par l’expertise médicale a permis de déterminer que le facteur contributif le plus fréquent dans les actions d’ordre médico-légal était le manquement à faire une échographie au point d’intervention lorsque cela était indiqué (7 dossiers, 47 %); cependant, ces actions découlaient également d’une erreur de diagnostic, d’une méthode échographique incorrecte, d’une évaluation déficiente, de compétences insuffisantes, d’une tenue de dossier inadéquate ou de rapports rédigés de façon inappropriée.
Conclusions : Même si le manquement à faire une échographie au point d’intervention lorsque cela était indiqué constitue le motif le plus fréquent des actions d’ordre médico-légal, le recours inadéquat à ce type d’échographie peut également donner lieu à ce type d’action. En raison de la faible granularité des données, il n’est pas possible d’obtenir le nombre exact d’actions civiles, de plaintes au Collège et de plaintes intrahospitalières associées à chaque facteur contributif. Pour améliorer la prestation des soins et réduire les risques pour les prestataires, l’échographie au point d’intervention doit être soigneusement intégrée à d’autres renseignements cliniques, réalisée par des prestataires possédant les compétences adéquates et soigneusement documentée.
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Prager R, Wu D, Garber G, Finestone PJ, Zang C, Aslanova R, Arntfield R. Medico-legal risks of point-of-care ultrasound: a closed-case analysis of Canadian Medical Protective Association medico-legal cases. The Ultrasound Journal. 2024 Feb 23; 16, 16. https://doi.org/10.1186/s13089-024-00364-7