Les médecins jouent un rôle important lorsqu’il s’agit d’aider les patients à comprendre leur diagnostic ainsi que les traitements qui leur sont offerts. Les renseignements que les médecins fournissent aux patients, et le dialogue qui s’ensuit, constituent des éléments essentiels de la discussion entourant l’obtention d’un consentement éclairé.
Le fait d’aider les patients à comprendre les répercussions de leur plan de soins et de les encourager à participer au processus décisionnel permet de consolider les échanges et le partenariat entre les médecins et les patients. Une telle approche encourage également les patients à adhérer à leur plan de traitement.
Considérations médico-légales liées au consentement
Pour éviter le dépôt d’une plainte ou l’introduction d’une action en justice alléguant l’omission d’obtenir le consentement éclairé, les médecins doivent favoriser une culture de communication permettant aux patients de comprendre leur diagnostic.
Pour que leur consentement au traitement soit considéré valide, les patients doivent recevoir une explication adéquate de la nature du traitement proposé et du résultat attendu, ainsi que des risques importants et des solutions de rechange possibles. Les patients devraient également être conscients de ce que peut signifier pour eux le refus d’un traitement.
Information et prise de décisions
Il peut être difficile, compte tenu du rythme frénétique du milieu des soins de santé d’aujourd’hui, de trouver le temps d’expliquer un diagnostic et les choix de traitement qui s’y rattachent. Cependant, les médecins ont l’obligation de fournir aux patients l’information qui leur permet d’évaluer les choix de traitement qui leur sont présentés et de prendre une décision éclairée. Les patients peuvent alors prendre des décisions judicieuses sur les soins qu’ils veulent recevoir et accorder un consentement éclairé après avoir bien compris les répercussions des divers traitements possibles.
En établissant un dialogue constructif avec leurs patients, les médecins créent un contexte propice à un processus décisionnel efficace et essentiel aux soins axés sur les patients. Les patients deviennent ainsi informés et responsables, ce qui leur permet de gérer activement leur problème de santé et le plan de traitement qui y est associé. Cette approche en matière de communication, reconnue comme étant une prise de décision partagée, considère que les patients sont les experts en ce qui a trait à leur vie et à leurs propres circonstances.1 Elle favorise par ailleurs l’élaboration d’un plan reflétant la compréhension des points de vue des patients, de leur mode de vie, de leur vécu culturel et de leurs objectifs en matière de soins de santé. Dans ce modèle de communication, les renseignements cliniques sont échangés plutôt qu’imposés unilatéralement. En plus d’encourager une véritable discussion sur le problème de santé des patients, leurs choix de traitement, les résultats attendus et les incertitudes, ceci permet souvent d’obtenir de meilleurs résultats en matière de santé.
Favoriser la prise de décisions chez le patient
Les médecins voudront adopter les mesures suivantes pour appuyer la prise de décisions éclairées.
- Déterminer comment les patients préfèrent recevoir l’information (p. ex. présentation, niveau d’information, validation des connaissances antérieures).
- Tenir compte des valeurs culturelles et des croyances des patients, ainsi que de leur niveau de littératie en santé.
- Demander aux patients si une personne parmi les membres de leur famille, leurs amis ou les autres professionnels de la santé leur prodiguant des soins devrait participer à l’échange d’information.
- Examiner avec les patients le niveau de risque qu’ils considèrent comme acceptable.
- Écouter les idées, les inquiétudes et les attentes des patients à l’égard de leur santé, et y répondre.
- Présenter aux patients des sources crédibles d’information sur leur problème de santé ou les diriger vers de telles sources (bibliothèque de l’hôpital, ressources web, dépliants, etc.).
- Utiliser des outils d’aide à la décision pouvant servir à mieux faire comprendre la situation aux patients pour leur permettre d’évaluer les possibilités qui leur sont offertes.
- Utiliser une approche par étapes, accordant ainsi aux patients la possibilité de bien assimiler l’information avant de prendre une décision.
Information à transmettre – privilégier la qualité par rapport à la quantité
Compte tenu de l’expansion des ressources offertes en ligne, il n’a jamais été aussi facile pour les patients d’obtenir des renseignements sur la santé. Cependant, toutes les sources d’information médicale ne devraient pas être considérées comme étant de même qualité. Tout en encourageant les patients à participer à leurs soins, les médecins devraient leur proposer des sources fiables donnant des renseignements exacts en matière de santé. Lorsque des patients se présentent en possession de renseignements incomplets ou inexacts, il est important que les médecins passent les faits en revue avec eux, corrigent les renseignements erronés et répondent aux questions pouvant être soulevées.
Les médecins peuvent, par exemple, remettre aux patients un dépliant portant sur leur problème de santé ou leur proposer des outils d’aide à la décision en matière de santé qui sont fondés sur des données probantes et que l’on retrouve de plus en plus souvent en ligne, destinés tant aux cliniciens qu’aux patients. Ces outils permettent aux patients d’examiner les renseignements à leur convenance, à l’extérieur du cabinet médical. Bien que ces outils puissent aider les patients à prendre les bonnes décisions, ils ne devraient être considérés qu’à titre de compléments et non de remplacement à la discussion entourant le consentement. Il faut encourager les patients à interroger leur médecin au sujet des renseignements qu’ils obtiennent au moyen de ces outils.
Consentement éclairé – fondé sur une discussion et des renseignements précis et utiles
Les patients ne peuvent que tirer profit de renseignements sur leur diagnostic et leurs choix de traitement, ainsi que de leur participation à une discussion constructive sur leur plan de soins. Malgré d’importantes contraintes, les médecins devraient allouer suffisamment de temps aux patients pour les aider à obtenir et à clarifier des renseignements sur leurs problèmes de santé. Ils devraient également consigner clairement les discussions entourant le consentement dans le dossier médical des patients.
L’échange d’information peut prendre diverses formes et être appuyé par une variété d’outils et de ressources. Dans tous les cas, l’objectif est de favoriser la compréhension et la prise de décisions chez les patients.
Les patients ont le droit de prendre des décisions sur leur propre santé et de poser des questions sur les traitements qui leur sont proposés. Pour leur part, les médecins sont bien positionnés pour aider les patients à faire la part des choses devant l’abondance des renseignements auxquels ils ont accès de nos jours.
Bien que certains patients choisissent de participer activement aux décisions concernant leur traitement, d’autres se fient entièrement aux recommandations de leur médecin. Quel que soit l’engagement des patients dans la prise de décisions, les médecins ont le devoir de collaborer avec ces derniers pour obtenir un consentement éclairé.
Référence
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Howe, Edmund G. Beyond Shared Decision Making. J Clin Ethics. 2020 Winter;31(4):293-302