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Composer avec une plainte au Collège : suggestions pour réduire l’anxiété

Médecin qui se tient debout et regarde au loin

6 minutes

Publié : avril 2013 /
Révisé : septembre 2022

Les renseignements présentés dans cet article étaient exacts au moment de la publication

Les médecins qui font l’objet d’une plainte déposée auprès de leur organisme de réglementation (Collège) ou d’une enquête disent ressentir de l’anxiété et du stress. Tous les médecins pourraient trouver utile de bien comprendre l’ampleur du stress associé au processus de traitement d’une plainte au Collège, puisque la plupart d’entre eux seront tôt ou tard confrontés à une telle situation au cours de leur carrière.

Au fil des ans, l’ACPM a mené quelques sondages auprès de membres ayant fait l’objet d’une plainte. Leurs résultats confirment que les membres souffrent systématiquement d’une anxiété considérable, souvent même plus grande que celle vécue dans le cadre d’actions en justice.

Si la plainte progresse à l’étape d’une enquête, les médecins peuvent ressentir un stress encore plus intense, qui se transforme en détresse. Ces sondages révèlent également que ce stress augmente en fonction de la durée de la procédure du Collège, qu’il s’agisse d’une plainte ou d’une enquête.

Certains médecins ont du mal à gérer la situation, même lorsque la plainte n’est pas fondée et que le tribunal tranche en leur faveur. D’aucuns s’inquiètent de ce qui pourrait être perçu comme une erreur ou une critique. Des médecins disent se sentir trahis par des patients qui déposent une plainte et certains admettent avoir honte et hésitent à aborder le sujet avec leurs collègues ou même avec des membres de leur famille. Des médecins présentent des troubles du sommeil ou de concentration, alors que d’autres sombrent dans la dépression. Il y en a qui admettent avoir perdu confiance en leurs compétences et leur jugement cliniques, peu importe l’issue de la plainte. Certains se disent anéantis. Un petit nombre envisage d’abandonner la médecine ou de changer de champ de pratique pour minimiser le risque de plaintes. Pendant que ces médecins ont de la difficulté à se comporter normalement, les membres de leur famille peuvent également être affectés par la situation.

Garder les choses en perspective

Pour gérer leur stress, les médecins doivent comprendre le processus de traitement d’une plainte, placer celle-ci en contexte et garder les choses en perspective. La plupart des médecins sont confrontés à au moins une plainte au cours de leur carrière. Il importe de savoir que la plupart de ces plaintes ne donnent pas lieu à des mesures disciplinaires ou sont carrément rejetées.

Les Collèges peuvent relever des lacunes dans la pratique des médecins et voir la plainte comme une occasion de perfectionnement pour ceux-ci. Certains peuvent demander aux médecins de rédiger un texte sur un sujet particulier dans le cadre d’une activité pédagogique, tandis que d’autres peuvent les inviter à rencontrer leur registraire. Il se peut que des médecins doivent suivre des cours de perfectionnement, par exemple sur la tenue des dossiers ou la communication, surtout si de nombreuses plaintes ont fait ressortir la nécessité d’améliorer leurs interactions avec les patients.

Il arrive que certaines plaintes auprès d’un Collège entraînent une enquête sur la pratique de médecins. Environ 10 % des plaintes ont des conséquences graves : démission ou départ à la retraite, imposition d’une limite à sa pratique ou renvoi du dossier devant un comité, ce qui peut entraîner une suspension ou une révocation du permis.

Stratégies d’adaptation

Les médecins doivent se souvenir qu’ils ne sont pas les seuls à vivre le stress émotionnel qu’entraîne une plainte au Collège et il leur faut reconnaître l’importance de prendre soin de leur santé. Voici quelques points à garder en tête.

Analyser les problèmes objectivement

Le fait d’envisager la situation de manière objective et honnête permet aux médecins de relativiser la plainte. Les médecins qui se font trop de souci au sujet d’un problème sont plus à risque de commettre une erreur dans leur vie professionnelle ou personnelle. Il leur faut donc maintenir une conscience de soi et ne pas trop penser à la plainte, afin de prendre plutôt le temps de se rappeler de tout ce qui va bien.

S’offrir la règle d’or permet aux médecins de se traiter eux-mêmes comme ils traiteraient une personne qui leur est chère. S’ils ont commis une erreur, ils doivent chercher à s’accorder la même compassion que celle qu’ils accorderaient à autrui. Ils doivent éviter de se juger. L’important, c’est de tirer des enseignements de ce qui s’est passé et de se tourner vers l’avenir.

Répondre de façon professionnelle en vue de s’améliorer

Savoir qu’ils ont réagi de manière professionnelle face aux critiques peut réduire le stress chez les médecins. Il est préférable qu’ils se concentrent sur ce qu’ils peuvent retenir de la plainte en ce qui concerne leur pratique, leurs connaissances et leurs compétences cliniques.

Obtenir un soutien personnel

Les médecins n’ont pas à affronter le processus de plainte sans appui. Il leur faut maintenir un réseau et conserver leurs relations avec leurs patients, leurs collègues, leur famille et leurs amis.

Consulter des ressources et obtenir une aide professionnelle

Les médecins peuvent trouver bénéfique de consulter leur médecin de famille ou d’avoir recours aux services d’un programme de santé pour les médecins. Une liste complète de ces programmes offerts au Canada est présentée dans la page web de l’ACPM intitulée Soutien et bien-être des médecins. Cette page comprend également une liste de ressources pour demeurer en santé, et permet d’accéder facilement à divers articles et vidéos portant sur le bien-être. L’article « Comment les Collèges traitent-ils les plaintes et allégations d’inconduite professionnelle? » présente des renseignements utiles sur les processus de traitement des plaintes aux Collèges.

L’ACPM est là pour vous

Lorsque les membres communiquent avec l’ACPM au sujet d’une plainte au Collège, des médecins-conseils forts d’une riche expérience des questions médico-légales leur répondent de manière professionnelle et leur offrent un appui, de médecin à médecin.

Les médecins-conseils comprennent l’impact émotionnel des événements médico-légaux chez les médecins. Ils sont là pour écouter les membres en faisant preuve d’empathie, les aider à mettre les plaintes en perspective et leur offrir des conseils pratiques importants pour mieux répondre aux plaintes déposées auprès des Collèges. Pour les médecins faisant l’objet d’une plainte, la communication avec une ou un médecin-conseil de l’ACPM constitue une première étape importante pour faire face au stress.

Bien que l’ACPM puisse prêter assistance aux membres dans le cadre de plaintes auprès des Collèges, cette assistance se limite généralement aux plaintes qui sont liées à l’exercice professionnel de la médecine. De façon générale, l’ACPM ne prêtera pas assistance aux membres dans le cadre de problèmes d’ordre principalement commercial ou personnel tels que publicité, litiges concernant une location ou un crédit-bail, problèmes d’emploi, ou litiges d’ordre familial ou matrimonial. Une communication immédiate avec l’Association peut souvent atténuer le stress des médecins et contribuer à une résolution satisfaisante.

Que ce soit en offrant des ressources en ligne ou des conseils de médecin à médecin empreints de compassion, l’ACPM est là pour soutenir les membres faisant l’objet d’une plainte au Collège. Communiquez avec elle au 1-800-267-6522.


AVIS : Les renseignements publiés dans le présent document sont destinés uniquement à des fins générales. Ils ne constituent pas des conseils professionnels spécifiques de nature médicale ou juridique, et n’ont pas pour objet d’établir une « norme de pratique » à l’intention des personnes exerçant une profession de la santé au Canada. L’emploi que vous faites des ressources éducatives de l’ACPM est visé par ce qui précède et l’avis de non-responsabilité de l’ACPM dans son intégralité, « Contrat d’utilisation de l’ACPM ».