
Les conseils, le soutien et l’assistance dont vous avez besoin sont à portée de main.
9 minutes
Publié : novembre 2018
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Révisé : septembre 2022
Les renseignements présentés dans cet article étaient exacts au moment de la publication
En pareilles circonstances, savez-vous comment signaler l’incident? Si oui, à qui devez-vous vous adresser? Il peut être compliqué de coordonner la déclaration et le signalement d’une atteinte à la vie privée, que vous soyez le dépositaire légal des renseignements ou non, par exemple si vous travaillez dans une clinique ou un hôpital.
Dans certaines provinces et territoires, la loi sur la protection des renseignements personnels peut préciser le moment où le dépositaire doit signaler la perte ou le vol de renseignements personnels sur la santé, ou l’accès non autorisé à ceux-ci, c’est-à-dire toute atteinte à l’intégrité de renseignements. Il se peut donc, selon la province ou territoire où vous exercez, que vous soyez tenu de signaler ce genre d’atteinte aux personnes concernées, au commissaire à la protection de la vie privée, à l’organisme de réglementation de la médecine (Collège), sinon à tous.
La première chose à faire, si vous découvrez une atteinte possible, est de communiquer immédiatement avec l’ACPM.
Au Canada, la plupart des provinces et territoires exigent que les dépositaires informent les personnes concernées de l’atteinte à la protection de leurs renseignements personnels. Les dépositaires doivent également signaler cette atteinte à des parties précises, p. ex. le commissariat à la protection de la vie privée, le Collège, ou les deux. L’obligation d’informer et de signaler, les parties devant recevoir l’information ou le signalement et le type d’information à transmettre sont fonction de la province dans laquelle vous travaillez et de la nature de l’atteinte. Par exemple, vous pourriez devoir signaler une atteinte à la vie privée après une cyberattaque (p. ex. rançongiciel), lorsque des personnes non autorisées ont eu accès des renseignements personnels sur la santé.
La législation sur la protection des renseignements personnels identifie les particuliers et les entités qui sont responsables de la garde et de la gestion des renseignements et qui doivent faire respecter les exigences en matière d’information et de signalement. Il s’agit le plus souvent de dépositaires ou de fiduciaires, bien que la terminologie puisse varier.
Lorsque des renseignements personnels sur la santé permettant d’identifier une personne sont perdus, volés ou consultés sans autorisation, il faut déterminer si la personne ou toute autre personne concernée devrait en être informée.
Dans les Territoires du Nord-Ouest et en Ontario, il faut aviser les personnes concernées dans chaque situation d’accès inapproprié, de perte ou de vol. Un avis est également requis au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse, à Terre-Neuve-et-Labrador, à l’Île-du-Prince-Édouard, au Yukon, au Manitoba, au Québec et en Alberta, mais uniquement lorsque l’atteinte pose un risque raisonnable de préjudice aux personnes concernées.
Une loi fédérale exige que les dépositaires exerçant en clinique et en cabinet privé en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba, à l’Île-du-Prince-Édouard, ainsi que dans les trois territoires, avisent les patients de toute atteinte à la vie privée. 1 Il se pourrait que ces obligations imposées par la loi fédérale et certaines exigences provinciales se chevauchent.
Dans certaines provinces et certains territoires, les dépositaires sont tenus de signaler les atteintes à la vie privée au commissaire à la protection de la vie privée. La loi fédérale exige également que les dépositaires, dans certaines provinces et certains territoires, signalent les atteintes au Commissariat à la protection de la vie privée au Canada. L’Alberta exige également le signalement au ministère de la Santé. Au Québec, le signalement doit être fait auprès du ministère de la Cybersécurité et du numérique.
Au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse, à Terre-Neuve-et-Labrador, à l’Île-du-Prince-Édouard, en Ontario, dans les Territoires du Nord-Ouest, au Yukon, au Manitoba et en Alberta, il est obligatoire d’informer le commissariat à la protection de la vie privée d’une atteinte à l’intégrité dans certaines circonstances précises. Au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard, par exemple, un signalement est requis, à moins que l’atteinte n’ait aucun effet indésirable ou ne permette pas d’identifier les personnes concernées. En Alberta et au Québec, il est obligatoire d’informer le commissariat à la protection de la vie privée (en plus du ministère de la Santé en Alberta et du ministère de la Cybersécurité et du numérique au Québec) lorsqu’une personne risque réellement de subir un préjudice.
Le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada doit être informé non seulement de tout ce qui est exigé comme signalement par les lois applicables des provinces et des territoires, mais également de tout « risque réel de préjudice grave » pour une personne 2 qui découle d’une atteinte à l’intégrité de renseignements détenus par un dépositaire exerçant en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba, à l’Île-du-Prince-Édouard et dans les trois territoires. Selon la loi, un préjudice grave « vise notamment la lésion corporelle, l’humiliation, le dommage à la réputation ou aux relations, la perte financière, le vol d’identité, l’effet négatif sur le dossier de crédit, le dommage aux biens ou leur perte, et la perte de possibilités d’emploi ou d’occasions d’affaires ou d’activités professionnelles ». 3 Les dépositaires de ces provinces et territoires doivent conserver un dossier de chaque atteinte à la vie privée pendant 24 mois.
Les dépositaires doivent soumettre un rapport annuel (avant le 1er mars) au Commissaire à l’information et à la protection de la vie privée de l’Ontario. Ce rapport doit préciser le nombre de fois où des renseignements personnels sur la santé dont ils avaient la garde et la gestion ont été volés, perdus, utilisés ou divulgués sans autorisation.
En Ontario, les médecins qui sont dépositaires de renseignements personnels sur la santé devraient tenir compte de tous ces genres d’atteinte dans leur rapport annuel. 4
Au Québec, il n’y a aucune obligation de soumettre un rapport annuel. Les dépositaires doivent toutefois maintenir un registre des cas d’atteinte à la vie privée, lequel doit être fourni sur demande à la Commission d’accès à l’information.
Il peut également être nécessaire, dans certains cas, de signaler une atteinte à la vie privée au Collège, bien que ceci ne soit requis qu’en Ontario pour le moment. La loi ontarienne sur l’accès à l’information et la protection des renseignements personnels exige que le Collège responsable soit informé de toute situation où un dépositaire prend des mesures disciplinaires à l’égard d’un professionnel de la santé réglementé à la suite d’une atteinte à la vie privée. Hors de l’Ontario, les médecins ne sont pas semblablement tenus d’informer le Collège. 5
Dans les Territoires du Nord-Ouest, les dépositaires doivent informer les autorités policières du vol ou de la perte de renseignements sur les patients ou de la divulgation, de l’altération, de la destruction, ou de l’élimination de renseignements par des moyens frauduleux ou d’un vol d’identité.
Les dépositaires en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba, à l’Île-du-Prince-Édouard ainsi que dans les trois territoires devront informer toute autre organisation pouvant aider à réduire le risque de préjudice chez les patients touchés par une atteinte à l’intégrité des renseignements, ou aider à atténuer le préjudice. Il peut s’agir, entre autres, d’un organisme chargé de l’application de la loi, ou de la société de protection de l’enfance, selon les circonstances.
Même en l’absence d’une obligation légale, les médecins voudront songer à informer les services policiers si des dossiers ou des systèmes ont été volés ou ont fait l’objet d’une attaque informatique.
Les obligations d’informer et de signaler s’appliquent en général aux dépositaires. Si vous n’êtes pas le dépositaire légal des renseignements tel que déterminé par la loi applicable, il se peut qu’une autre personne doive être informée des problèmes et qu’elle prenne les mesures qui s’imposent. Vous devez donc, dans les plus brefs délais, informer le dépositaire (p. ex. l’hôpital, l’autorité en matière de santé, la clinique) lorsque vous découvrez une atteinte possible à la vie privée. En Alberta, les employés d’un dépositaire sont tenus d’informer le dépositaire de toute atteinte à la vie privée. En Colombie-Britannique, les médecins doivent immédiatement informer la direction de l’hôpital ou de l’autorité en matière de santé pour qui ils travaillent de toute divulgation non autorisée de renseignements personnels sous la garde ou la gestion de l’hôpital ou de l’autorité en matière de santé en question.
Vous devriez donc collaborer avec le dépositaire à préparer les documents appropriés à la suite de toute atteinte à la vie privée. En cas de désaccord avec le dépositaire sur la nécessité d’un avis ou d’un rapport, la portée de tout avis ou rapport, ou les renseignements à inclure, vous devriez raisonnablement tenter d’arriver à une solution acceptable pour les deux parties et communiquer avec l’ACPM pour obtenir des conseils.
AVIS : Les renseignements publiés dans le présent document sont destinés uniquement à des fins générales. Ils ne constituent pas des conseils professionnels spécifiques de nature médicale ou juridique, et n’ont pas pour objet d’établir une « norme de pratique » à l’intention des personnes exerçant une profession de la santé au Canada. L’emploi que vous faites des ressources éducatives de l’ACPM est visé par ce qui précède et l’avis de non-responsabilité de l’ACPM dans son intégralité, « Contrat d’utilisation de l’ACPM ».