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Amélioration de la sécurité des patients et réduction des risques

Dix conseils pour intégrer les médias sociaux dans la pratique

Femme utilisant un téléphone intelligent

7 minutes

Publié : janvier 2024

Les renseignements présentés dans cet article étaient exacts au moment de la publication

Il peut être tentant pour les médecins d’utiliser X (anciennement connue sous le nom de Twitter), Instagram, Threads, Facebook, TikTok ou toute autre plateforme de médias sociaux pour soutenir la défense de leurs intérêts, diffuser de l’information en matière de santé ou échanger avec des collègues. Voici quelques conseils pour une utilisation des médias sociaux qui tienne compte des risques médico-légaux.

1. Établir des limites claires

Gardez des limites claires en ce qui concerne l’usage professionnel et l’usage personnel des médias sociaux. Songez à créer un compte pour une utilisation à des fins professionnelles et un autre pour une utilisation à des fins personnelles. Rappelez-vous que le contenu publié sur un compte personnel est toujours susceptible d’être lu par des personnes qui vous connaissent d’abord comme médecin, et que le public ainsi que les Collèges ont des attentes élevées quant au comportement de l’ensemble des médecins, y compris leur utilisation des médias sociaux.

2. Prendre connaissance des lignes directrices de son Collège

Les Collèges ont publié des documents pour guider les médecins sur la façon de communiquer en ligne tout en respectant leurs obligations légales et professionnelles. Ces documents comprennent des renseignements sur le respect des limites dans une relation professionnelle et la protection de la vie privée des patientes et patients.

3. Élaborer une politique concernant les médias sociaux pour son cabinet

Les médecins qui ont l’intention d’utiliser les médias sociaux devraient élaborer une politique en s’inspirant des lignes directrices de leur Collège, s’il y a lieu. Cette politique devrait s’appliquer à l’ensemble du personnel du cabinet ou lieu de travail et devrait être communiquée clairement à tout le monde. Reportez-vous aux politiques actuellement en vigueur sur votre lieu de travail, le cas échéant.

4. Reconnaître que la portée est grande

Puisque les médias sociaux ont une large portée, l’information devra donc être de nature générale et s’adresser à un auditoire non scientifique. Gardez à l’esprit que cette information sera probablement consultée par des Canadiennes et des Canadiens situés à l’extérieur de votre province ou territoire, ainsi que par des personnes à l’étranger. N’oubliez pas que le contenu partagé dans les messages ou forums privés est toujours susceptible d’être partagé publiquement au moyen de captures d’écran. Tout ce que vous publiez pourra être consulté des années plus tard et, même lorsqu’un message a été supprimé, une capture d’écran de ce message pourrait circuler, échappant définitivement au contrôle de la personne qui l’a rédigé. De même, il est préférable de créer un nouveau compte pour une utilisation à des fins professionnelles plutôt que d’assurer une présence professionnelle à partir d’un compte utilisé précédemment à des fins personnelles. Si vous avez l’intention de vous réapproprier un compte utilisé précédemment à des fins personnelles, assurez-vous de passer en revue vos archives de contenu existantes.

5. Simplifier le message

Il peut être difficile de gérer la communication sur les médias sociaux, car les personnes qui les utilisent risquent souvent de mal interpréter l’information et de ne pas voir ou lire les messages dans leur intégralité. Lorsque vous vous engagez dans la défense ou la promotion de la santé, vous devez veiller à ce que vos messages soient courts et simples, et y inclure des références ou des clauses de non-responsabilité lorsque nécessaire. D’autres médias pourraient davantage convenir à un contenu complexe ou nuancé.

6. Tenir compte de son style de communication

Les principes de communication qui s’appliquent lorsque l’on s’adresse aux patientes et patients, aux partenaires ou aux médias sont les mêmes pour les médias sociaux. Les personnes qui utilisent les médias sociaux doivent comprendre que d’autres pourraient extraire, partager ou se réapproprier leurs messages. Prenez soin de ne pas publier d’information qui pourrait être interprétée comme établissant une relation médecin-patient. Il est important de faire preuve de prudence et de garder à l’esprit que les gens pourraient ne pas comprendre ce qui constituerait l’établissement d’une relation médecin-patient. Assurez-vous que les commentaires médicaux demeurent d’ordre général plutôt que propres à une personne. De plus, tenez compte du fait que les messages destinés à un auditoire non composé de médecins seront plus efficaces s’ils sont simples et dépourvus de jargon médical.

7. Échanger de façon respectueuse

Dans certains cas, vous pourriez décider de répondre à certaines questions ou de réagir à des commentaires dans le cadre d’une discussion. Les commentaires, les réactions, le soutien et les points de vue contraires devraient toujours être publiés de façon respectueuse et professionnelle. Ayez conscience de vos biais potentiels et de votre état émotionnel. Si un commentaire formulé sur les médias sociaux vous contrarie, faites une pause et prenez un peu de recul avant d’y répondre. Rappelez-vous également que la meilleure réponse est parfois l’absence même de réponse.

8. Respecter la vie privée des patientes et patients

Les médias sociaux servent de plateforme idéale pour échanger collectivement avec des patientes et patients sur des sujets généraux tels que la promotion de la santé, mais les médecins ne devraient pas y communiquer de renseignements pouvant révéler l’identité d’une personne. Le contenu publié sur les médias sociaux n’est pas protégé et est accessible au public. Certaines plateformes de médias sociaux permettent à des groupes constitués exclusivement de médecins de participer et de partager leur expertise d’une façon qui reproduit les conférences scientifiques dans les hôpitaux où les médecins se rencontrent pour échanger sur des cas cliniques; ces communautés en ligne sont des espaces virtuels qui peuvent être victimes d’atteinte à la sécurité. Songez aux mesures et aux processus de sécurité à adopter pour éviter les atteintes à la confidentialité, surtout en ce qui a trait aux renseignements sur les patientes et patients. Rappelez-vous qu’une atteinte à la sécurité ou à la confidentialité peut se produire même si le nom d’une patiente ou d’un patient n’est pas mentionné; des détails reconnaissables peuvent suffire. Le fait de maintenir l’information médicale la plus générale possible permet de réduire le risque qu’une personne soit identifiée.

9. Comprendre sa responsabilité

La diffamation – c’est-à-dire de fausses déclarations pouvant porter atteinte à la réputation d’une personne ou d’un organisme – peut mener à des allégations de diffamation ou d’atteinte à la réputation, et ce, sur les médias sociaux comme ailleurs. Le plagiat et la violation du droit d’auteur sur les médias sociaux peuvent également entraîner des poursuites judiciaires. Lorsque des allégations de diffamation sont avancées contre une ou un membre, l’ACPM détermine si elles découlent d’activités de promotion de la santé. L’assistance de l’ACPM ne s’étend généralement pas aux affaires liées à la promotion de la santé qui découlent principalement de problèmes d’ordre commercial ou personnel.

10. Mettre l’accent sur les échanges avisés

Bon nombre de médecins utilisent les médias sociaux pour tisser des liens avec leurs collègues, partager leurs réussites professionnelles, soutenir leur développement professionnel et promouvoir la santé. Les médias sociaux peuvent être des outils efficaces pour enrichir les échanges et resserrer les liens. En utilisant les médias sociaux avec des objectifs clairs, de façon réfléchie et en comprenant bien les limites de chaque plateforme, vous serez en mesure d’échanger de manière avisée et d’optimiser votre expérience.

Ressources supplémentaires


AVIS : Les renseignements publiés dans le présent document sont destinés uniquement à des fins générales. Ils ne constituent pas des conseils professionnels spécifiques de nature médicale ou juridique, et n’ont pas pour objet d’établir une « norme de pratique » à l’intention des personnes exerçant une profession de la santé au Canada. L’emploi que vous faites des ressources éducatives de l’ACPM est visé par ce qui précède et l’avis de non-responsabilité de l’ACPM dans son intégralité, « Contrat d’utilisation de l’ACPM ».